Ce qui suit avait été rédigé bien avant le décès de ma mère et, puisque ce texte se montrait bien peu respectueux envers sa $$$soeur$$$ ainée Thérèse, je m'étais à l'époque auto-censuré en le laissant au fond$$$ d'un tiroir. Par la suite, mes oncles et tantes ont tous disparu mais je ne l'ai pas exhumé ne le trouvant pas une grande qualité littéraire.
j'évoquerai plus loin mes PETITS-NEVEUX... Pourquoi en mettre à contribution en déversant ma logorrhée au dépôt légal sans copyright ??? Je me dis que cela encouragera peut-être l'un d'entre eux dans les siècles suivants à s'y coller ; en effet, autant l'idée de base me paraît bonne à creuser, autant la forme est à refaire et, les années passant, je n'ai plus ni le goût ni surtout le courage de m'y atteler. KoiNonne (talk) 16:01, July 31, 2019 (UTC)
Tante Thérèse au XXIII° siècle
(années cinquante)
- sept fois huit ?
J'échappe aux baisers gluants de mes autres tantes. Foin de préliminaires, Tante Thérèse, institutrice de son état, m'interpelle directement. Me voilà malgré moi le centre d'intérêt de la vingtaine de membres de ma famille venus célébrer les quatre-vingt ans de "Bonne-Maman", ma grand-mère maternelle.
- sept fois huit, insiste-t-elle.
Rétrospectivement, je trouve que mon père avait bien du mérite, pas seulement pour les anniversaires, de sacrifier presque chaque dimanche à ce rituel dominical où, les uns après les autres, ses rejetons étaient humiliés publiquement.
(années soixante)
- sept fois huit ?
C'est le tour de ma sœur beaucoup plus jeune de se retrouver dans le collimateur. La semaine suivante, Tante Thérèse s'étonnera qu'elle ait refusé de monter dans la voiture pour voir ses deux grands-parents. Elle s'en offusquera bien plus lorsqu'elle aura été mise devant le fait accompli qu'elle ne soit plus jamais revenue jusqu'à ce que .../...
.../... (décennie suivante)
- sept fois huit ?
Ma petite soeur ne répond toujours pas. Nous rentrons par le porche de l'église paroissiale en une sorte de cortège. C'est le jour de l'enterrement de mon grand-père maternel. Je ne puis m'empêcher de penser que ce n'est ni le moment, ni le lieu pour aborder en ces termes une nièce que l'on n'a plus revu depuis des années.
(2018)
- sept fois huit ?
Cette fois, c'est mon éditeur qui m'interpelle. Il me rappelle, à propos de mes 42 livres au dépôt légal, qu'aucun n'a véritablement eu de succès malgré mes sept, huit noms de plume différents dont le plus connu demeure Michel Alençon (Jacques Ovion étant mon véritable nom).
- Je veux bien faire une ultime tentative, poursuit-il, et je vous propose, Michel, de vous inclure dans mon projet d'anthologie de science-fiction aux côtés d'une dizaine d'"auteurs-maisons".
- Pour moi, parmi tous les genres littéraires, la science-fiction est vraiment mineure...
- Pour moi aussi, mais, que voulez-vous, le but d'un éditeur est quand même d'espérer une grande diffusion et lorsqu'un auteur veut consacrer tout un livre à l'équivalent de votre "Tante Thérèse", je m'empresse de lui indiquer que ce ne sera pas moi mais lui qui en prendra les risques financiers car ces ouvrages ne concernent guère que des personnes proches.
C'est donc bien malgré moi que je me suis retrouvé à avorter la rédaction de ma saga familiale pour projeter mon lecteur directement dans le XXIII° siècle.
- sept fois huit ?
Dès la première prise de contact, Algernon avait pris en grippe sa nouvelle institutrice.
Nous étions ***Lekkogs, Weetabix ou autre nom de céréales brand corn flakes*** à trois semaines des "examens-primes" ***note bas de page*** de sa classe d'âge ; Algernon avait rejeté d'emblée l'idée qu'une répétitrice aussi ringarde que Tante Thérèse puisse améliorer ses chances. Il était déjà parvenu à mettre de son côté sa mère sur le faible intérêt de questions auussi triviales que :
- sept fois huit ?
Restait à convaincre son père. C'est lui qui avait eu l'oeil attiré par tante Thérèse dans un magasin de brocante. C'est pourquoi Algernon avait délibérément infligé un violent coup de pied à Tante Thérèse mais il n'obtint qu'une réaction inverse de la part du paternel qui s'était atttaché encore plus à Tante Thérèse.
D'ailleurs, boiteuse ou non, cela n'empêchait nullement Tante Thérèse d'harceler notre patite famille ; ce matin, Algernon s'est senti bien humilié lorsque Tante Thérèse lui a demandé :
- De quoi 1.732.. est-elle la racine carrée ?
Le père d'Algernon s'était fait une raison ***retrouver le nom de l'usine positronique*** et Calvin Smith elle-même aurait été incapable de restaurer pleinement à Tante Thérèse l'usage de ses membres inférieurs.
Algernon utilisa contre elle une autre arme à vrai dire alimentée par une légende urbaine voulant qu'une institutrice-robot batte ses élèves
.../... Cela faisait quinze jours que Tante Thérèse était pris ses marques dans leur foyer etla tension était d'autant plus fortes que nous étions à pésent tout proche de la date des examens-primes.
Note de bas de page :
-
.../... adaptation "marmotte"
Le nouveau nom du robot était "SeptFoisHuit", il trônait en bonne place dans la boutique où, l'année précédente, le père d'Algernon l'avait loué en croyant bien faire. D'autres familles, alors que le robot s'appelait encore Tante Thérèse avaient eux aussi été dégoôté par ses sempiternelles quetiions d'arithmétique du genre :
- sept fois huit.
C'est le Speed Burger du coin qui avait fini par l'utiliser pendant tout un trimestre. Chaque enfant d'âge scollaire qui répondait juste gagnait un cadeau attractif. Rarement une campagne publicitaire an'vait fait augmenter à ce point le chiffre d'affaires d'un fast food.
Le magasin de robots avait déjà loué l'ex Tante Thérèse reconvertie à trois familles différentes et cet usage --- ludiue et non plus didactiques --- c'était donc avéré payant : plutôt que s'offrir le dernier véhicule autonome, les familles huppées allongeaient chaque jou la liste d'attente du robot qui répèterait inlassablement :
- sept fois huit ?
(***source marmotte)